Silence, on tue, on enferme, on mutile. Ici et ailleurs. Encore et toujours. Silence… on crie. Cette fois, le cri nous vient d’une poétesse, Anne Gauvillé. Qui slame les mots avec justesse pour que le silence des uns ne nous mène pas à l’oubli des souffrances et des injustices que les femmes subissent.
Si poète, c’est être crieur public alors Anne Gauvillé exerce à merveille ce drôle de métier sur la place publique, la nôtre. Ne participons pas par notre indifférence à ce meurtre conjugué, à ce silence imposé, et écoutons Anne Gauvillé slamer les atrocités, faisant rimer le sang de l’oppression avec l’horreur des chiffres. Pour ne pas oublier. Pour agir. Et faire que demain, ici et ailleurs, l’embellie s’impose, l’égalité se fasse.
La démarche d’Anne Gauvillé, historienne et journaliste, est surprenante. Plutôt que de faire appel à l’écriture scientifique ou journalistique, elle a, avec une étonnante sensibilité, mis en poésie littéraire, l’atlas de l’oppression des femmes.
Ce recueil est un chant fait d’émotions, mais aussi de vérités cruelles dites cependant avec la grâce des mots et de la rime, avec pour seul refrain, celui de dire que notre silence continue à tuer. Ne soyons pas complices, chantons et crions s’il le faut avec Anne Gauvillé.
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