Genre, masculinité, identité transgenre

Geneviève Fraisse, Les excès du genre, une enquête philosophique, Points, 2019.

Honni par une droite réactionnaire qui se cherche une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l’étude, le genre fait toujours polémique.

En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse s’emploie à explorer la promesse conceptuelle propre à ce nouvel objet philosophique, dans la droite ligne de ses travaux sur l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes.  » Genre  » est un mot en excès, car la question qu’il traite – l’égalité des sexes et la sexualité humaine – déborde toujours l’ordre établi.

Victoire Tuaillon, Les couilles sur la table, Binge, audio.éditions, 2019.

Qu’est-ce que ça veut dire d’être un homme, en France, au XXIe siècle ? Qu’est-ce que ça implique ? Pour dépasser les querelles d’opinion et ne pas laisser la réponse aux masculinistes qui prétendent que « le masculin est en crise”, Victoire Tuaillon s’est emparée frontalement de la question, en s’appuyant sur les travaux les plus récents de chercheuses et de chercheurs en sciences sociales.

Ensemble, au fil des épisodes de son podcast au titre percutant, elles et ils ont interrogé la masculinité et ses effets : pourquoi, dans une immense majorité des cas, les harceleurs, les violeurs, les casseurs, sont-ils des hommes ? Pourquoi les petits garçons disent-ils tous que “l’amour c’est nul” ou encore que “l’amour c’est pour les filles” ? Comment la domination masculine affecte-t-elle aussi les hommes ?

Réunissant les réponses à ces questions et à bien d’autres, ce livre démontre sans dogmatisme que la masculinité n’a rien de naturel, que c’est une construction sociale et qu’il faut la remettre en question si on veut atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes. Un livre destiné à toutes celles et ceux qui se posent des questions sur eux-mêmes. Et à celles et ceux qui ne s’en posent pas encore.

Collectif, dirigé par Chloé Delaume, Sororité, Points, 2021.

Longtemps laissé en sommeil, le concept de sororité a refait surface avec le mouvement #Metoo : être soeurs, c’est être, ensemble, plus fortes. Envisagée comme outil de pouvoir féminin, la sororité nous invite à repenser ce que signifie être une femme aujourd’hui, à questionner les rapports de domination et à imaginer le monde de demain. Sous forme de récits, fictions, textes réflexifs, poèmes et chansons, ce collectif, dirigé par la romancière Chloé Delaume, appelle à une solidarité qui ne nie pas les différences mais embrasse la diversité. Car c’est grâce à la sororité, véritable parole en acte, que la révolution féministe adviendra.