« On entre dans la prostitution comme on entre dans les ordres. »

Gabrielle Partenza est entrée « dans la prostitution comme on entre dans les ordres ». Par choix. Trente ans de prostitution et aucun regret : « On a bien vécu, on s’est bien marrées, on n’a pas mis d’argent de côté, on a tout bouffé… On était libres ! »

Cette ancienne prostituée, fondatrice  et présidente de l’association « Avec Nos Aînées » (ANA), apporte un autre regard sur la prostitution dans un très beau documentaire d’Estelle Beauvais. Elle revient sur son enfance, son métier, ce qu’elle a apprit aussi : la tolérance, le pardon, la solidarité. Gabrielle Partenza reconnaît aussi que c’était une autre époque, que les filles pouvaient en sortir si elles le voulaient.

Ce n’est pas la prostitution qui l’a esquintée, mais ceux qui ont pris la parole à sa place, que se sont permis de dire ce que les prostituées devaient ressentir. « Qu’ils aillent au moins faire un mois de tapin, après ils pourront peut-être parler. » Être stigmatisée, ça abime : « Au bout d’un moment, ça fait mal car on se demande pourquoi et qui sont ces gens qui se permettent de juger.  On nous a mis à part alors que nous étions des personnes comme les autres malgré un métier un peu différent ».

Un témoignage qui fait réfléchir alors que la proposition de loi sur la prostitution est présentée à l’Assemblée nationale depuis le 27 novembre dernier.

A voir :

Liberté chérie réalisée par Estelle Beauvais.

A lire :

Gabrielle Partenza, Putes d’appellation contrôlée, éditions Max-Milo, 2003.