Le Centre Hubertine Auclert publie sa nouvelle étude « Et si on apprenait l’égalité, étude des représentations sexuées et sexistes dans les manuels de lecture de CP ». Vingt-deux manuels de lecture de CP, édités après 2008, ont été passés au crible. Conclusion : les représentations des femmes y sont fortement stéréotypées. Au-delà de ce constat, l’étude propose 10 recommandations pour y remédier.
Mère ou princesse !
Les filles et les femmes restent sous-représentées. Sont dénombrées 2 femmes pour 3 hommes, soit 39% de femmes. Celles-ci sont minoritaires dans toutes les sphères, sauf dans le cadre de la parentalité et des activités domestiques. Les petites filles occupent davantage l’espace domestique, font des activités calmes alors que les petits garçons occupent l’espace extérieur et pratiquent davantage d’activités sportives. 70% des personnages faisant la cuisine et/ou le ménage et 85% les courses sont des femmes.
Dans le domaine de « l’imaginaire », deux carrières s’offrent aux filles : « princesses » ou « sorcières », alors que les hommes restent les « rois ».
Encore et toujours le plafond de verre
Les femmes sont minoritaires dans l’ensemble des dix catégories professionnelles identifiées. Seuls 22% des femmes ont un métier contre 42% pour les hommes. Le pourcentage de femmes dépasse 35 % dans deux cas seulement : l’enseignement et les metiers d’antan. Quatre domaines possèdent entre 35% et 20% de femmes : les services, le soin/santé, le commerce et les arts/sports.
Sans surprise, les femmes sont quasi-absente des métiers scientifiques (3%) ; 1% se retrouve dans la catégorie « maintien de l’ordre » (gendarmes, pompiers-ières, militaires…).
Quand le féminin relève de l’exception dans la langue française
L’invisibilité des femmes passe aussi par l’utilisation du masculin comme catégorie universelle : les femmes sont exclues de la langue car les termes ne sont que rarement féminisés. La forme masculine des mots, par exemple des noms de métiers, est présentée comme la forme régulière de la langue. Le féminin est ainsi présenté aux élèves comme une forme irrégulière de la langue, et non comme une forme égale au masculin.
10 recommandations
Alors que la mise en place des nouveaux programmes va nécessiter la rédaction de nouveaux manuels scolaires, le Centre Hubertine Auclert en profite pour faire dix recommandations destinées aux maisons d’édition. Par exemple :
- Assurer une représentation équilibrée des filles et des garçons, des femmes et des hommes
- Mettre en scène des personnages masculins et féminins dans des activités de loisirs variées »
- Représenter des individus des deux sexes dans toutes les professions
- Faire apparaître plus de femmes dans la sphère publique.
- Proposer des modèles familiaux diversifiés
Lire l’étude dans son intégralité ou la synthèse sur le site du Centre Hubertine Auclert.
A lire aussi l’article sur le Guide des métiers pour les petites filles qui ne veulent pas finir princesse.