« What if : défis, imagination, engagements ». En questionnant les événements et les bouleversements qui ont marqué le monde ces derniers mois, le Women’s Forum 2011 était au cœur de l’actualité. Quels sont les impacts de la crise économique ? Quel est le rôle des femmes dans les révolutions arabes ? Après Fukushima, comment avancer avec une contrainte énergétique exacerbée ?
Du 13 au 15 octobre, le Women’s Forum a attiré plus de 1 200 participants dont 15 % d’hommes, venant de 80 pays. Lors de cette 7e édition, les débats et les tribunes ont abordé sans tabou les évolutions nécessaires du modèle capitaliste, l’indispensable prise en compte de la pauvreté et de la précarité, ainsi que les dynamiques de changement à l’œuvre dans les entreprises.
A l’honneur, le Brésil et le Japon
Chaque année, le Women’s Forum met l’accent sur une délégation d’un pays ou d’une région du monde pour marquer son ouverture internationale. Une quarantaine de Brésiliennes, chefs d’entreprise, femmes politiques, artistes, dirigeantes d’organisation humanitaire sont venues parler des évolutions de la société brésilienne au regard de sa puissance économique et du rôle des femmes. Neuf japonaises ont quant à elles témoigné et apporté leur vision sur la reconstruction de leur pays après le tremblement de terre.
Les femmes du « printemps arabe »
Le printemps arabe était évidemment au cœur du forum. Amira Yahyaoui, blogueuse activiste tunisienne de 27 ans qui a combattu la censure sous le régime Ben Ali, et l’Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix en 2003, étaient présentes pour partager leur opinion sur la place de la femme dans les révolutions arabes.
Dans un discours ovationné, Shirin Edabi a appelé les femmes à être vigilantes : « Dans tous les pays musulmans où il y a eu une révolution, la même erreur a été commise, la même qu’en Iran en 1979 : nous sommes descendus dans la rue pour dire ce que nous ne voulions pas, nous n’avons jamais dit ce que nous voulions. Est-ce que quelqu’un a dit: « nous voulons la fin de la polygamie, le droit au divorce, et être enfin considérées comme des êtres humains? » C’est patent en Egypte. Les femmes qui manifestent place Tahrir n’hésitent pas à mettre de côté leur propre droit. Mais lorsqu’elles se font arrêter, la police pratique sur elles des tests de virginité, comme s’ils voulaient démontrer que celles qui s’opposent sont des prostituées. Il y a d’autres signes inquiétants. (…) Au Yémen, où le combat commence, je propose aux femmes de poser leurs conditions à leur soutien au mouvement, en exigeant une condamnation de la polygamie et en demandant la reconnaissance du droit de garde des enfants pour la mère. En Libye, en Tunisie, le plus urgent est d’inscrire dans la Constitution la séparation de la religion et de l’Etat. (…) En Iran, nous avons eu quelques petites victoires, mais notre objectif final est d’obtenir l’égalité parfaite entre les hommes et les femmes. Il faut savoir que cette demande d’égalité est considérée comme un crime, et que plus de 150 femmes sont en prison pour avoir demandé des droits égaux. La justice considère qu’elles portent atteinte à la sécurité de l’Etat. »
Un Forum sous le signe de la nouveauté
Cette année, c’est une nouvelle Présidente qui a pris les rênes du Women’s Forum : Véronique Morali a succédé à Aude de Thuin. Inspecteur des Finances à l’âge de 25 ans, Véronique Morali a été notamment Présidente de Fimalac et Membre du Conseil de surveillance de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild et de Publicis Groupe. En 2005, elle a fondé l’association Force Femmes, dédiée à l’insertion professionnelle des femmes de plus de 45 ans. Trois ans plus tard, elle crée le site Terrafemina.com, site internet proposant des sujets variés qui parlent aux femmes actives, informées et solidaires, désireuses de comprendre et décrypter le monde d’aujourd’hui.
En complément du programme général, un knowledge Center a été mis en place : ce centre de formation et de transmission des expertises a abordé aussi bien les questions de la diversité, du développement des carrières, de l’entrepreneuriat que celles de la « e‐life » et du bien‐être. L’accent a été mis également sur la présence des femmes dans les médias et sur leur accession aux conseils d’administration.
Enfin, la 7e édition était résolument digital. Les plénières ont été diffusées en live sur le site www.womens‐forum.com; les interviews, reportages débats, les échanges du forum pouvaient être suivis et écoutés sur la radio digitale du Women’s Forum, présent aussi sur facebook et twitter.
A propos du Women’s Forum
Créé en 2005, le Women’s Forum for the Economy and Society est le premier Forum européen et international qui a su s’imposer comme lieu de rencontres et d’échanges réunissant des femmes venant de tous les pays et de tous les métiers.