Quand une photographe met en mots la dernière nuit d’une autre photographe, Diane Arbus, cela donne un portrait d’une sensibilité rare. Enfermée dans sa salle de bains, son refuge, Diane Arbus s’apprête à réaliser un autoportrait. A bout de force, elle tarde à l’accomplir, comme si elle reculait l’échéance, comme s’il devait être l’ultime… Bientôt il fera jour. Mais auparavant, elle se sera confiée à ce miroir dans lequel elle scrute son visage, au bord de la folie. Revenant sur son enfance, ses rencontres, sa carrière, la sexualité, les difficultés d’argent, la peur de l’abandon… Un roman qui interroge aussi le métier de photographe.
Ce n’est pas le fait d’appuyer ou non qui fait le photographe. Ce ne sont pas ses doigts mais ses yeux. Le regard unique qu’on pose sur le monde et les visages. Appuyer, c’est de la technique. Allan la maîtrise mieux que moi. Mais être photographe, c’est regarder à travers son âme et celle de son modèle comme à travers un microscope.
Sandrine Roudeix, Diane dans le miroir, édition électronique, p. 115.