Hasard de calendrier… En ce 28 mai, lundi de Pentecôte dédié au financement de la dépendance, la Journée internationale d’action pour la santé des femmes, célébrée à cette date, ne pouvait que passer inaperçue. Et pourtant, les femmes doivent encore faire face à de nombreux obstacles quand il s’agit d’accéder à des services de santé de qualité. Etat des lieux.
C’est lors de la cinquième Rencontre internationale sur la santé des femmes, en 1987, au Costa Rica qu’a été créée la Journée d’action pour la santé des femmes. Après huit ans de campagne pour combattre la mortalité et la morbidité maternelles, les femmes ont estimé qu’il fallait recentrer leur action autour du phénomène de privatisation dans un contexte néolibéral. C’est pour cette raison que, depuis 1997, cette Journée internationale d’action a pour cible essentiellement les problèmes d’accès à des services de santé de qualité, accès considéré comme un droit des femmes.
Dans le contexte actuel, les femmes font face en effet à de nombreux obstacles et l’âge, la classe sociale, la race et l’origine ethnique sont des facteurs qui risquent de réduire davantage leur accès à des services de santé de qualité. Touchées davantage que les hommes par le chômage et le temps partiel alors même que les inégalités salariales persistent, les femmes doivent surmonter aussi des obstacles sexistes et culturels. Et quand on aborde des sujets tels que la contraception, la maternité, l’IVG, l’excision… les inégalités entre les femmes sont criantes de par le monde. A ce sujet, madmoiZelle.com vient de consacrer un article complet sur les femmes et la santé dans le monde en se penchant sur ces quatre thèmes.
En Afrique, 21 millions de grossesses par an ne seraient pas désirées ; seules 25% des africaines ont un petit accès à la contraception et 59% des personnes séropositives sont des femmes. D’après les estimations, 1000 femmes meurent tous les jours en couche, dont 90% dans des pays en développement, et tous les ans, 15 millions de femmes ont une santé durablement détériorée à cause de leur grossesse. En 2003, on estimait à 42 millions le nombre d’IVG effectuées dans le monde et des politiques en la matière évidemment très différentes selon les pays. 130 millions de femmes sont excisées de par le monde ; en France, elles seraient 30 000. Face à ces chiffres, il est primordial de rester en alerte et de défendre coûte que coûte l’accès des femmes aux soins les plus élémentaires.
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