Un vent de libertés furtives – #stealthfreedom – souffle en Iran depuis que la journaliste iranienne Masih Alinejad, exilée au Royaume-Uni, a lancé le 3 mai dernier une page Facebook intitulée stealthy freedoms of iranian women. En se prenant en photo sans voile, chevaux dénoués et sourire radieux dans un champ de coquelicots, Masih Alinejad a initié un mouvement sans précédent. Des dizaines d’Iraniennes ont osé posé sans voile, dans la rue, sur la plage, en couple ou en famille, au volant de leur voiture… puis ont posté leurs photographies sur la page Facebook.
Ce qui interpelle d’abord c’est le courage de ces femmes qui risquent la prison dans ce pays où le port du voile est obligatoire depuis 1979. C’est aussi leur capacité à dire non, à se révolter et être entendues grâce à la magie d’internet. Enfin, ce sont les visages rayonnants de ces femmes aux cheveux libérés qui revendiquent avant tout le droit de choisir.
En une dizaine de jours, plus de 160 000 personnes ont affirmé leur soutien à cette initiative en s’abonnant à la page Facebook. Un succès impressionnant alors que de nombreux médias sociaux dont Facebook restent interdit en Iran.
Les conservateurs n’ont évidemment pas tardé à réagir à ces libertés éphémères postées sur la toile en organisant une manifestation à Téhéran devant le ministère de l’intérieur. Leurs revendications : préserver la chasteté publique, respecter le hijab islamique et la sécurité morale. Ils ont demandé le renforcement des contrôles de la police chargée de veiller au respect des codes vestimentaires.
Quant au gouvernement emmené par le président Hassan Rohani, un modéré élu en juin 2013, qui s’était prononcé en faveur d’une plus grande tolérance au sujet du voile, il a précisé que les manifestations sans autorisation étaient interdites. Un signal positif envoyé aux Iraniennes pour leur dire de ne jamais renoncer.
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