793 millions d’adultes illettrés dans le monde entier. Deux tiers sont des femmes. Des chiffres alarmants publiés par l’UNESCO le 8 septembre dernier à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation.
La Journée internationale de l’alphabétisation célébrée jeudi dernier a été l’occasion de rappeler que plus de 500 millions de jeunes filles et de femmes ne savent ni lire ni écrire contre, soit plus de 60% des adultes illettrés. Un déséquilibre qui s’explique par la discrimination des filles, dès leur plus jeune âge, dans le domaine de l’éducation. Dans de nombreux pays, quand il faut choisir l’enfant que l’on envoie à l’école, la priorité est donnée au garçon sans hésitation. D’abord pour des raisons culturelles : la fille représente une aide précieuse à la maison, aux côtés de sa mère. Elle assure les tâches ménagères, travaille aux champs, s’occupe des personnes âgées ou des malades. Ensuite pour des raisons économiques. L’école coûte cher : il faut acheter les livres, l’uniforme… et se priver d’une main d’œuvre gratuite. De plus, pourquoi parier sur une fille qui est destinée de toute manière à devenir épouse et mère et à s’occuper du foyer.
Sur les 72 millions d’enfants en âge d’aller à l’école non scolarisés, 54% sont donc des filles. En Afrique subsaharienne, près de 12 millions de filles risquent de ne jamais être scolarisées ; au Yémen, c’est près de 80 % d’entre elles, contre 36 % des garçons. (Rapport de l’Unesco « Atteindre les marginalités »). Ces écarts s’accentuent dans le secondaire et encore plus à l’université.
Or, si l’accès à l’éducation est un droit fondamental de tout être humain, c’est aussi un formidable facteur de développement. Savoir lire, écrire, compter, c’est permettre à une femme de s’exprimer, de débattre, de défendre ses droits et de fait, de sortir de la dépendance d’un père, d’un mari ou d’un fils. L’éducation des femmes est aussi un moyen de lutter contre la mortalité infantile, contre les grossesses non désirées, contre les croyances traditionnelles. Savoir déchiffrer une notice, un carnet de vaccination… c’est pouvoir apporter les soins nécessaires à son enfant.
Des études ont d’ailleurs montré la corrélation entre le nombre d’enfants par femme et le nombre d’années des filles passées sur les bancs de l’école. Au Mali où les femmes ont en moyenne sept enfants, seules 16% d’entre elles sont alphabétisées ; au Niger (8 enfants par femme), ce chiffre descend jusqu’à 9%.
Afin de lutter contre ces inégalités, l’Onu a créé une « Initiative des Nations unies pour l’éducation des filles », campagne de grande ampleur lancée pour éliminer les disparités entre garçons et filles dans l’enseignement primaire et secondaire. Les premiers résultats sont positifs.
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