L’Association Mémoire traumatique et victimologie a publié le 2 mars 2016 les résultats d’une enquête réalisée du 25 novembre au 2 décembre 2015 auprès de 1001 personnes : « Les Français et les représentations sur le viol ». Une étude qui fait réfléchir…
Des stéréotypes ancrés chez les hommes comme les femmes
Eh oui, encore 63% de Français considèrent que les hommes ont du mal à maîtriser leur désir sexuel pour une femme tandis que 74% des interrogés estiment que les femmes ont besoin d’être amoureuses pour envisager un rapport sexuel. L’homme reste donc soumis à son instinct animal quand la femme est toujours à la recherche du prince charmant, en toutes circonstances.
Plus effrayant, 21% considèrent que lors d’une relation sexuelle, les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées et 19% estiment que lorsque l’on essaye d’avoir des relations sexuelles avec elles, beaucoup de femmes disent « non » mais ça veut dire « oui » !
Quand bascule-t-on dans le viol ?
40% des Français considèrent qu’il y a viol ou tentative de viol à partir du moment où la personne continue à essayer de la forcer alors qu’elle a dit non à plusieurs reprises et 21% à essayer de la forcer alors qu’elle se débat et qu’elle crie ou appelle à l’aide.
La frontière reste de plus encore mal établie pour les Français entre le viol et l’agression sexuelle. Alors que plus d’un Français sur deux considère ce qui relève d’une agression sexuelle comme un viol, plus d’un quart ne reconnait pas comme une agression sexuelle celles qui en sont vraiment.
La victime responsable
Une proportion importante de Français déresponsabilise le violeur assez aisément dès lors qu’ils considèrent que la victime a « provoqué » son agresseur. Ainsi, 40% pensent que des femmes qui ont eu une attitude provocante en public (dans un restaurant, dans une boîte de nuit) sont en partie responsables de leur viol ; 27% le pensent pour des femmes qui se promènent dans la rue dans des tenues très sexy (jupe très courte, décolleté, etc.). A méditer…
La méconnaissance des Français concernant le viol
Près la moitié des Français pensent que le violeur est souvent une personne que l’on ne connait pas. L’espace public reste d’ailleurs un lieu perçu comme à haut risque, loin devant le cercle familial. Et pour une majorité de Français, c’est au moment de l’adolescence qu’un viol a le plus de risque de survenir. Quant au nombre de viols annuel, il est sous-estimé par une très large partie des Français puisque 41% les estiment entre 10 000 et 50 000.
Or, pour rappel, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes chaque année de viols ou de tentatives de viols; dans 90% des cas, elles connaissent leur agresseur. Consulter l’infographie sur les violences sexuelles.
Consulter l’ensemble des résultats de l’enquête « Les Français et les représentations sur le viol« .
1 commentaire
Les commentaires sont fermés.