Emma a un don, celui du goût. La jeune femme passionnée de cuisine depuis son enfance aurait pu intégrer l’école hôtelière de Toulouse d’où elle est originaire. Mais elle en décide autrement. Elle suit finalement des études de droit, relations publiques et journalisme. Et voyage. Profitant de ses escapades à l’étranger pour découvrir la richesse des cuisine du monde, leur variété et l’alliance des saveurs.
Mais au fond d’elle, Emma a un rêve : devenir inspectrice au sein du plus grand guide gastronomique du monde, le guide Michelin. Elle décide de tenter sa chance et envoie une candidature spontanée. Au terme d’une longue attente, elle reçoit une réponse positive, lui permettant de pénétrer dans les coulisses de la gastronomie française.
Seule femme dans un univers un brun macho, Emma raconte son quotidien, son recrutement, sa formation, le terrain et son voyage au Japon, véritable révélation. Pendant quatre années, elle va sillonner les routes de France, enchaîner les repas – jusqu’à neuf par semaine – et changer d’hôtel toutes les nuits. Visites le jour, rédaction la nuit : une cadence infernale ! « Etre inspectrice, c’est avant tout être increvable ».
Emma ne se démonte pas et poursuit son rêve, celui de découvrir des chefs aux talents insoupçonnés et de les inscrire au guide Michelin. Amoureuse de la cuisine plus que tout, Emma nous fait fait vivre une aventure à la fois sensorielle et humaine. Authentique et sincère, Emma est un personnage attachant qui nous transmet son amour pour les produits du terroir.
Un roman graphique réussi également grâce au talent de la dessinatrice japonaise Kan Takahama, auteure reconnue de mangas. L’histoire d’Emmanuelle Maisonneuve a d’ailleurs séduit les Japonais puisqu’elle a été publiée sous forme de feuilletons dans l’hebdomadaire Morning. En France, Le Goût d’Emma prend la forme d’un roman graphique de 200 pages aux éditions Les Arènes. On referme le livre l’eau à la bouche.