Moi, Malala…

Malala… Un prénom qui a fait le tour du monde. Un Prix Nobel de la paix à l’âge de dix-sept ans pour son action en faveur de l’éducation des filles. Une balle dans la tête tirée par les Talibans. Une jeune fille sur-médiatisée. Mais que sait-on vraiment de Malala Yousafzai.

D’où vient-elle ? Quelle est son histoire ? Celle de sa famille ? Quelle éducation a-t-elle reçue ? Comment est né son engagement ? Qu’est-ce cela signifie être une femme dans la vallée du Swat ? Pour mieux la connaître, je suis donc plongée dans la lecture de Moi, Malala, Je lutte pour l’éducation et je résiste aux Talibans. Un récit bouleversant, celui d’une famille d’abord, mais aussi d’un peuple et d’une région sous le joug des Talibans.

Lorsque les talibans ont pris le contrôle de la vallée du Swat, au Pakistan, une toute jeune fille a élevé la voix : Malala Yousafzai, guidée par son père, qui envers et contre tous, a créé des écoles mixtes. Il a donné à sa fille la soif d’apprendre, de résister et d’exiger pour tous, l’accès au savoir. Dès l’âge de onze ans, Malala, choisit de raconter sa vie de petite fille pakistanaise dans un blog pour la BBC, en ourdu. Son modèle alors : Benazir Bhutto. « Des filles comme moi pouvaient rêver de s’exprimer publiquement et de faire de la politique. C’était notre modèle et elle symbolisait la fin de la dictature tout en envoyant un important message d’espoir au reste du monde. » Un espoir de courte durée puisque Benazir Bhutto est assassinée le 27 décembre 2007.

Malala raconte aussi son amour pour sa vallée, sa culture et l’arrivée des talibans : « D’abord ils nous privèrent de notre musique, puis de nos bouddhas, puis de notre histoire ». Statues bouddhistes et stupas furent détruits, musiques et télévisions interdites, livres brûlés. Un patrimoine considéré comme impie par les talibans, parti en fumé.

De la jeune fille, on retient la force de caractère, un talent d’oratrice, le courage et la volonté de ne pas se soumettre. Sa mère lui disait toujours : « Cache ton visage, les gens te regardent. » Elle répondait : « Cela n’a pas d’importance, moi aussi, je les regarde. »

Malala savait qu’elle risquait sa vie en s’opposant aux Talibans. Ils ont voulu la faire taire. Le 9 octobre 2012, alors qu’elle n’a que quinze ans, elle est grièvement blessée par un taliban alors qu’elle rentre de l’école en car. Entre la vie et la mort, extradée au Royaume-Uni, Malala a survécu. Cet attentat n’a fait que renforcer sa convition de défendre l’accès à tous à l’éducation car « l’instruction n’appartient ni à l’Occident ni à l’Orient, elle appartient à l’humanité ». Alors, « prenons nos livres et nos stylos. Ce sont nos armes les plus puissantes. Un enfant, un professeur, un livre et un stylo peuvent changer le monde. »

Malala a créé la Fondation Malala afin d’offrir aux filles la possibilité d’aller à l’école, et leur donner ainsi le pouvoir de  changer leur vie et leur environnement.

A savoir :

  • Dans le monde, 57 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, dont 32 millions de filles.
  • Au Pakistan, 5,1 millions d’enfants ne vont pas l’école primaire.

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