Des dix-sept instants où elle a senti la mort se rapprocher, des dix-sept instants où elle l’a frôlée, Maggie O’Farrell en fait une œuvre poétique et anatomique.
A chaque chapitre, une partie du corps, une date, qui correspondent à un moment où Maggie O’Farrell a eu affaire avec la mort. Et pourtant, pour celle qui, à l’âge de huit ans, a contracté une encéphalite la laissant paralysée, « frôler la mort n’a rien d’unique, rien de particulier. Ce genre d’expérience n’est pas rare. » Ce sont ces moments qu’elles racontent, sans pathos, en mettant en évidence que le corps garde, à vie, les stigmates des traumatismes psychologiques.
Maggie O’Farrell a fait face à l’adversité, a fait ce qu’elle devait faire pour survivre. Robert Frost a dit « la meilleure façon de sortir, c’est d’aller au travers des choses ». Une ligne de conduite pour l’auteure qui nous explique que « lorsqu’on ne peut pas aller au travers des choses, on peut toujours les contourner ».
Dans ce livre, Maggie O’Farrell parle aussi sans tabou de la violence des institutions de santé, de la cruauté des enfants, d’amour et de peur, de la maternité et des fausses couches, de féminisme aussi.
Une écriture sensible et poétique qui fait écho à celle de Sylvia Plath dont elle a emprunté le titre de son livre I am Iam Iam dans La Cloche de détresse : « J’ai respiré profondément et écouté le vieux battement de mon cœur. Je suis. Je suis. Je suis… ».
Un roman cathartique pour exorciser la mort qui rode.