L’île où cohabitent les hommes et les dieux est depuis bien longtemps un lieu sacré du shintoïsme. Elle abrite le sanctuaire d’Itsukushisma, bâti en partie sur la mer, et son grand torii rouge planté à quelques encablures au large, l’une des images les plus célèbres du Japon. A Miyajima, ni maternité ni cimetière car, ici, il est interdit d’y naître comme d’y mourir. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996, l’île offre une dépaysement total. Et il n’est pas rare de croiser des daims qui circulent en toute liberté.
La sanctuaire d’Itsukushisma
Selon la tradition, il date de 593. Toutefois, la plupart des bâtiments ne furent érigés qu’à l’époque Heian (12 e siècle); c’est à cette époque que le sanctuaire devint un palais marin, aménagé dans le style shinden (style des résidences nobles de l’époque). Restauré et agrandi plusieurs fois, il est dédié aux trois filles du dieu Susanoo dont l’ainée, Itsukushisma, est la déesse de la mer.
Le célèbre torii flottant
Planté dans la mer à environ 200 mètres du rivage, le célèbre torii flottant du sanctuaire est l’emblème de l’île. Reconstruit en 1875, ce portique en bois de camphrier laqué de vermillon mesure 16 mètres de haut. Le fait qu’il soit érigé au large tient sans doute au caractère sacré de l’île : les gens ordinaires n’avaient pas le droit d’en fouler le sol et devaient passer par la mer, en franchissant cette porte, pour débarquer directement dans le temple. Il est possible d’accéder au torii à marée basse.
L’Observatoire du mont Misen
Avec une altitude de 530 mètres, c’est le point culminant de l’île. De la terrasse de l’Observatoire, on profite d’une magnifique vue sur Miyajima.
Pour s’y rendre, il faut emprunter le téléphérique qui offre un voyage dans les airs époustouflant. Attention, il est possible d’être pris de vertiges. Pour les visiteurs qui souhaitent redescendre à pied, les chemins de randonnée sont bien balisés; compter deux bonnes heures.
Daisho-in
Au pied du mont Misen, ce temple très coloré abrite un ensemble éclectique de statues bouddhiques et de divinités populaires. On appréciera tous les attributs traditionnels de ce genre de temple : escalier de pierres, bordé d’une rame de moulins à prière, bassin avec carpes et brillants portiques.
Avant de quitter l’île, on déguste le momiji mange, une délicate brioche en forme de feuille d’érable fourrée à la pâte de haricot rouge.
Infos pratiques : à une demi-heure de train ou de tramway et à dix minutes en ferry depuis Hiroshima, la visite de Miyajima se fait aisément dans la journée.
Sources :
- Japon, National Geographic.
- Japon, Guide vert, 2009.
- Sabouret Jean-François, Japon, peuple et civilisation, La découverte, 2004.