Marguerite Duras : « La douleur »

« La seule réponse à faire à ce crime est d’en faire un crime de tous. De le partager. De même que l’idée d’égalité, de fraternité. Pour le supporter, pour en tolérer l’idée, partager le crime ».

La douleur est une des choses les plus importantes de sa vie. Pourtant, Marguerite Duras ne se souvient pas l’avoir écrit. « Je sais que je l’ai fait, que c’est moi qui l’ai écrit, je reconnais mon écriture et le détail de ce que je raconte… » L’histoire d’une attente insoutenable, celle de Robert Antelme, déporté à Buchenwald, d’une bataille aussi contre la mort pour le ramener à la vie.

Marguerite Duras a retrouvé ce journal dans deux cahiers des armoires bleues de Neauphle-le-Château, enfouis, abandonnés pendant des années dans sa maison de campagne. Le manuscrit sera finalement publié en 1985.

Quant à Robert Antelme, « il a écrit un livre sur ce qu’il croit avoir vécu en Allemagne : L’Espèce humaine. Une fois ce livre écrit, fait, édité, il n’a plus parlé des camps de concentration allemands. Il ne prononce jamais ces mots. Jamais plus. Jamais plus non plus le titre du livre ». (Marguerite Duras, La douleur, folio, p. 82)

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