Michelle Perrot, Les femmes ou les silences de l’histoire, Champs Flammarion, 1998.
Les femmes font aujourd’hui du bruit ? C’est en regard du silence dans lequel les a tenues la société pendant des siècles. Silence des exploits guerriers ou techniques, silence des livres et des images, silence surtout du récit historique qu’interroge justement l’historienne. Car derrière les murs des couvents ou des maisons bourgeoises, dans l’intimité de leurs journaux ou dans leurs confidences distraites, dans les murmures de l’atelier ou du marché, dans les interstices d’un espace public peu à peu investi, les femmes ont agi, vécu, souffert et travaillé à changer leurs destinées.
Qui mieux que Michelle Perrot pouvait nous le montrer ? Historienne des grèves ouvrières, du monde du travail et des prisons, Michelle Perrot s’est attachée très tôt à l’histoire des femmes. Elle les a suivies au long du XIXe et du XXe siècles, traquant les silences de l’histoire et les moments où ils se dissipaient. Ce sont quelques-unes de ces étapes que nous restitue ce livre.
Sur le blog : Michelle Perrot, son histoire des femmes
Irène Corradin et Jacqueline Martin, dir., Les femmes, sujets d’histoire, Presses Universitaires du Mirail, 1999.
Si l’on aborde l’histoire des femmes, on constate que rares sont encore les enseignements universitaires ou les manuels scolaires qui se réfèrent aux savoirs accumulés et aux réflexions menées, depuis une vingtaine d’années, sur les « oubliées de l’histoire ».
Dans cette perspective, la problématique originale construite par Marie-France Brive, historienne du mouvement ouvrier et du mouvement des femmes, nous incite à porter un nouveau regard sur l’histoire des femmes et du féminisme. Les biographies de femmes et les tableaux chronologiques qu’elle a confectionnés, publiés ici pour la première fois, visent à inscrire les femmes dans les grands événements politiques de l’histoire française. En partant des femmes comme sujets d’histoire, les textes réunis dans cet ouvrage illustrent à quel point l’histoire des femmes est susceptible de transformer l’histoire.
Françoise Thébaud, Écrire l’histoire des femmes, ENS éditions, 2001.
Les femmes ont-elles une histoire et comment l’écrire ? Qu’est-ce qu’une histoire du genre et quels sont ses apports ? Bribes d’une thèse d’histoire culturelle, échappées d’ego-histoire, manifeste de défense et illustration d’un champ de recherche, Écrire l’histoire des femmes et du genre est d’abord le récit d’une aventure intellectuelle qui mobilise depuis plus de trois décennies un nombre croissant d’historiens et d’historiennes, en France comme à l’étranger.
À partir d’exemples pris essentiellement en histoire contemporaine, cet ouvrage tente de faire comprendre les origines culturelles et politiques d’une histoire des femmes avant d’en présenter les développements – d’une histoire au féminin soucieuse d’émancipation et de remémoration à une histoire du genre, plus complexe et plus globalisante. Ce faisant, il pose des repères méthodologiques et propose une lecture critique de l’historiographie française, afin de jeter les bases d’une mémoire disciplinaire, d’alimenter un débat sur les modes d’approches et les axes de recherche, de susciter une confrontation fructueuse avec les historiographies étrangères.
Collectif, Le siècle des féminismes, Les éditions de l’atelier, 2004.
Le féminisme apparaît aujourd’hui comme un événement majeur, facteur d’une révolution sociale et culturelle sans précédent du XXe siècle. Pour la première fois dans l’histoire de l’Occident, les femmes se sont émancipées de la tutelle familiale et de leur incapacité juridique, ont acquis une indépendance économique, intellectuelle et sexuelle, et se sont imposées sur la scène publique et politique. Et pourtant, en ce début du XXIe siècle, le mouvement de libération des femmes semble à un tournant. En effet, il a pris une ampleur mondiale, fait partie intégrante des grands débats de société et resurgit là où on l’attendait le moins, notamment parmi les jeunes femmes de banlieue.
Les féminismes ont-ils fait fausse route en cautionnant la victimisation des femmes ? A l’inverse, restent-ils d’une actualité brûlante, en particulier pour une myriade de femmes dans le monde dépourvues de tous droits ? Synthèse unique d’un siècle de combats des femmes, cet ouvrage n’a pas pour but d’entrer dans la polémique mais de l’éclairer par la précision du regard historique. Il offre au public le fruit de recherches internationales encore méconnues qui, depuis trente ans, ont défriché un nouveau champ de savoir. La pluralité des combats féministes y est retracée sans complaisance : de la lutte pour le droit de vote aux combats pour la dépénalisation de l’avortement et la libération sexuelle, en passant par le droit à l’éducation et au travail.
Fort de ses vingt-sept auteurs de dix nationalités différentes répartis sur trois continents, Le Siècle des féminismes analyse les portées politique, culturelle et sociale d’un mouvement multiforme qui s’étend hors des frontières occidentales. Proposer un livre d’histoire sur les féminismes, ce n’est pas seulement restaurer un passé méconnu et trop souvent caricaturé, c’est surtout mesurer ce que les féministes ont changé dans l’histoire du XXe siècle.
Michelle Perrot, Mon histoire des femmes, Points, 2006.
Comment changent les apparences, la sexualité, la maternité ? Quand est né le désir d’enfant ? Les histoires d’amour ont-elles une histoire ? La prostitution est-elle vraiment le » plus vieux métier du monde » ? Quel rôle ont joué les religions dans la vie des femmes ? Pourquoi a-t-on brûlé les sorcières ? Pourquoi l’accès au savoir, à la lecture et à l’écriture a-t-il été si difficile ? Comment ont changé les formes du travail ? Pourquoi la politique et la création, artistique surtout, sont-elles si hermétiques aux femmes ? Peut-on parler de » révolution sexuelle » dans le dernier demi-siècle ? Celle-ci est-elle le fruit de la modernité ? du désir des femmes ? Quel rôle ces dernières ont-elles joué dans ces mutations ? Quel est le poids du (des) féminisme(s) ?
Ce livre, issu d’une série d’émissions diffusées sur France Culture, propose de retracer le combat des femmes pour exister à part entière, à égalité avec les hommes, un combat aujourd’hui encore nécessaire à mener…
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Écrits féministes, de Christine de Pizan à Simone de Beauvoir, anthologie présentée par Nicole Pellegrin, Champs classiques, 2010.
Cette anthologie rassemble un pan ignoré de la littérature française : les écrits que des femmes d’exception et quelques écrivains célèbres ont consacrés à un combat de longue durée (XVIe-XXe siècle), celui de l’égalité entre hommes et femmes. Accès à l’instruction, droits civils et politiques, droit au divorce, accès à tous les métiers, égalité des salaires : telles sont quelques-unes des revendications qui reviennent au fil des textes de ce recueil.
Au-delà de la permanence d’une subordination féminine, ces combats de plume se signalent par leur diversité : diversité des supports (articles, essais philosophiques, pamphlets, discours, etc.), des interlocuteurs, des styles et des arguments, des contextes politiques et culturels. Preuve que l’histoire du féminisme n’est pas une, qu’elle ne saurait se réduire à une constellation de figures mythiques – l’éternelle guerrière, la mère nourricière, la poétesse amoureuse -, mais qu’elle est le fait d’une multiplicité de personnages réels, engagés dans les luttes de leur temps, dont on entend ici la voix : de Christine de Pizan, première » femme de lettres » française à l’icône féministe qu’est devenue Beauvoir, en passant par Marie de Gournay, Condorcet, Olympe de Gouges, Charles Fourier, Flora Tristan, André Léo, Nelly Roussel, Madeleine Pelletier et bien d’autres encore…
François Héritier, Michelle Perrot, Sylviane Agacinski, Nicole Bacharan, La plus belle histoire des femmes, Seuil, 2011.
Être femme ? Comment vivre en femme sur la planète des hommes ? A chaque époque, sa réponse. Mais toujours le même présupposé : ce sexe-là est le faible, le » deuxième « , l’inférieur, le subordonné. Y eut-il un temps béni où une nature féminine se serait exprimée en toute liberté ? Comment nos lointaines grand-mères vivaient-elles leurs amours et leurs maternités ? Quand les hommes ont-ils voulu contrôler le ventre de leurs compagnes ? Comment, au fil des siècles, les femmes traversaient-elles l’enfance, l’adolescence, la maturité, la vieillesse ? Quel regard a-t-on porté sur elles ? Où en sommes-nous maintenant, à l’heure paradoxale des fécondations assistées et des crimes dits » d’honneur » ?
Voici donc le grand roman des femmes. Dans un dialogue audacieux qui fait tomber nombre d’idées reçues, quatre femmes d’exception racontent, sans jargon ni tabous, l’histoire de la condition féminine. Ce qu’elles révèlent ici, c’est ce combat inouï contre l’ordre – moral, social et sexuel – imposé par des générations de monarques, prêtres, pères, maris, une longue marche qui est loin d’être terminée. Aujourd’hui, dans la société, la famille, le couple, l’intimité du lit, sommes-nous aussi dégagés des vieux préjugés que nous le prétendons ?
Michelle Perrot, Mélancolie ouvrière, Grasset, 2012.
« Je suis entrée comme apprentie chez MM. Durand frères. J’avais alors douze ans ». Ainsi commence le témoignage de Lucie Baud (1870-1913), ouvrière en soie du Dauphiné, femme rebelle et oubliée, en dépit de grèves mémorables. Une ouvrière méconnue peut-elle être une héroïne ? Michelle Perrot s’efforce de comprendre son itinéraire en renouant les fils d’une histoire pleine de bruits et d’ombres, énigmatique et mélancolique. Mélancolie d’un mouvement ouvrier qui échoue, d’une femme acculée au départ et peut-être au suicide, de l’historienne enfin, confrontée à l’opacité des sources et à l’incertitude des interprétations.
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Isabelle Motrot, Véronique Joffre, Femmes, 40 combattantes pour l’égalité, Gallimard jeunesse, 2018.
Droit à l’expression, accès à l’éducation, droit de vote, droit à la contraception et à l’avortement, droits des femmes noires, lutte contre les violences et le viol, lutte pour la dignité des femmes homosexuelles… À travers 40 figures féminines (Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Pina Bausch, Angela Davis, Oprah Winfrey…) qui se sont exprimées dans le domaine des arts, de la politique, des sciences et des médias, découvrez le combat des femmes pour se faire entendre, défendre leurs droits et obtenir l’égalité.
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Georgette Sand collectif, Ni vues ni connues, Panthéon, histoire, mémoire : où sont les femmes ?, Pocket, 2019.
Connaissez-vous Christine de Pizan, Berty Albrecht ou Rosa Parks ? Saviez-vous que c’est une femme qui, avant Galilée, a affirmé l’existence du système solaire, une autre qui, avant Kandinsky, a inventé l’art abstrait, une troisième qui a théorisé les pulsions de mort avant Freud… ?
En balayant les légendes, en soulevant les tapis, en fouillant les placards, le collectif Georgette Sand donne à voir et à (re)connaître soixante-quinze femmes – aventurières, militantes, artistes, scientifiques… – qui ont marqué l’histoire sans qu’on le sache ou que l’on s’en souvienne.
Grâce à ces portraits, l’invisibilité n’est plus une fatalité et peut même être désamorcée très simplement : pour être reconnues, il faut être connues, et pour être connues, il faut être vues.
Mathilde Larrère, Rage against the machisme, Du détour, 2020.
Les femmes ont une histoire, une histoire de luttes pour leurs droits, conquis, arrachés, défendus, une histoire de colère contre les discriminations, les inégalités, une « Rage against the machisme ». L’historienne Mathilde Larrère retrace les combats féministes de la Révolution française jusqu’au mouvement #MeToo d’aujourd’hui, sur les pas de Louise Michel, de Gisèle Halimi, mais aussi de tant d’autres invisibilisées, comme Pauline Léon, Malika El Fassi, les colleuses contre les féminicides… A l’histoire, le livre mêle des récits, des documents d’époque, des chansons et des slogans, reflétant l’ardeur et la détermination de celles qui n’acceptent pas l’inégalité des sexes, montrant combien elles se tiennent la main au-delà des siècles. Luttes pour l’égalité, pour les droits de voter, s’instruire, se défendre, gouverner leurs propres corps, mais aussi pour l’émancipation des femmes des colonies : autant de domaines où la liberté des femmes a été bafouée, autant de droits à conquérir et à défendre, encore, aujourd’hui et demain.
Sur le blog : Rage against the machisme